Lâordonnance adoptée en janvier 2010, portant réforme de la biologie médicale, est sur la sellette : les députés lâont abrogée le 10 février. La raison ? La profession est partagée sur cette réforme. Le secteur, dont le texte fondateur remonte à 1975, nécessitait certes une rénovation. Mais pas forcément dans le sens poursuivi par cette ordonnance. La réforme encourage les regroupements et rend obligatoire lâaccréditation de tous les laboratoires par le Comité français dâaccréditation (Cofrac). « Lâaccréditation telle quâelle est prévue nous semble disproportionnée, car elle porte sur lâintégralité des actes pratiqués, commente le Dr Jean Canarelli, médecin biologiste, président de la commission « Biologie » au conseil national de lâOrdre des médecins. De plus, la non-obtention de lâaccréditation entraînerait la fermeture de lâétablissement : cela nous paraît radical ».La réforme veut aussi renforcer la médicalisation des biologistes ; un compte rendu dâexamens comportant une interprétation biologique devra être fourni. Mais lâintervention des biologistes devra aussi se faire en amont, au niveau de la prescription, en ajoutant ou en retranchant des analyses, avec l’accord du médecin prescripteur. « Nous sommes tout à fait favorables à une médicalisation de la fonction de biologiste, mais celle qui est proposée nous paraît inappropriée. Nous n’aurons jamais le même niveau de connaissance clinique du patient, vu en quelques minutes, que le médecin prescripteur, qui le suit peut-être depuis des années, ajoute le Dr Canarelli. Notre plus-value se situe davantage en aval, après les premiers résultats : nous pouvons alors orienter, après un échange avec le médecin traitant, la poursuite du diagnostic biologique et éviter des allers-retours du patient entre le prescripteur et le biologiste ».Au départ, lâOrdre avait introduit un recours contre cette ordonnance en Conseil d’Ãtat. Pour autant, aujourdâhui, il estime que lâabrogation pure et simple dâun texte qui a profondément modifié lâexercice de la profession depuis un an est difficilement envisageable. Le ministre Xavier Bertrand compte réintroduire lâordonnance, après y avoir apporté des modifications, à discuter avec la profession.
Newsletter CNOM – N°27 – 4 mars 2011
Thursday, September 19, 2013
Biologie médicale : Du suspens encore!
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